Lorsqu'il rédige un testament, le notaire indique en préambule que le testateur ou la testatrice est en pleine possession de ses moyens intellectuels même si son état physique général n'est pas brillant.

Cela se traduit souvent par une formule indiquant qu'il a trouvé la personne "au lit malade mais saine d'esprit".

Certains avaient sans doute néanmoins quelques faiblesses, comme ici où le testateur ne se rappelle plus l'identité exacte de sa légataire...

"Je lègue (...) à ma filleule âgée d'environ dix ans, fille de feu Antoine Lalierre et de Marie Barbe, laquelle est ma nièce dont je ne me rappelle pas précisément le prénom que je crois être Anne Julie (...) une somme de trois cents francs qui sera prélevée sur ma succession avant partage pour lui être donnée à elle-même si elle est majeure ou mariée, ou à son tuteur si elle est mineure."

Vérification faite, la jeune fille se prénomme Julie, tout simplement, et n'a même pas été surnommée Anne en famille si on en croit le recensement. En revanche, sa mère ne s'appelait pas Marie Barbe mais Barbe Plassat...

Heureusement, le notaire a su démêler l'écheveau et transmettre l'argent promis à l'héritière prévue.

Laquelle Julie, aveugle, ne se mariera jamais et finira ses jours avec son frère, également atteint de cécité.