L'heure de relevée, c'est tout simplement l'après-midi. Cette locution adjectivale « de relevée » a un peu vieilli et rappelle l'époque où on comptait les heures sur une échelle allant de 1 à 12 et non pas de 1 à 24 comme c'est généralement le cas aujourd'hui.

Au début du XXe siècle, on employait encore cette expression si on en croit René Bazin dans « Le Blé qui lève », paru en 1907, où l'écrivain évoque la vente volontaire des objets mobiliers des époux Lureux « l'an 1906, le dimanche 22 juillet, à une heure de relevée », autrement dit, à 13 heures.

Au XIXe siècle, la formule est classique dans les actes d'état civil, quand un enfant naît à « 2 heures de relevée », il est venu au monde à 14 heures et quand un vieillard meurt à « 8 heures de relevée », cela signifie qu'il nous a quitté à 20 heures.

Il semblerait que l'heure « de relevée » ait été employé dès le XIIe siècle pour désigner la partie de la journée qui suit le repas de midi. Et son origine est pleine de bon sens puisque, à l'époque, peu de gens travaillaient assis. Les paysans, majoritaires, restaient debout tout la journée dans les champs ; les commerçants derrière leur étal et même les moines copistes se tenaient debout devant leur lutrin.

Nos ancêtres se levaient donc une première fois le matin pour sortir du lit et ne s'asseyaient que pour prendre leur repas de midi. C'est à l'issue de cette pause méridienne qu'ils « se relevaient » une seconde fois pour retrouver la position debout après avoir été assis quelques instants.

Cette origine de la locution adjectivale nous rappelle d'ailleurs que nos cousins anglosaxons qualifient les heures par rapport à la même référence : AM est l'abréviation de « Ante Meridiem », c'est-à-dire « avant midi » et PM vient de « Post Meridiem », soit « après midi ». Ainsi, 3 PM correspond parfaitement à nos anciennes « 3 heures de relevée » ou à nos 15h d'aujourd'hui.