Les patronymes dominos
Le 7 novembre 1896 est un grand jour pour Marie Armand Joseph : ses parents se marient. Lui qui est né 22 ans plus tôt sous le patronyme de « Tavi » est légitimé par cette union et prend le nom de son père : « Cornette de Saint-Cyr Monlaur ».
En effet, ce jour-là, à Saint-Pierre (Martinique), Louis Marie Auguste Cornette de Saint-Cyr Monlaur, un riche propriétaire âgé de 50 ans, épouse Adélie Charlotte Tavi, également propriétaire, âgée de 49 ans. Et dans ce mariage tardif, sorte de « régularisation », ils officialisent leur vie commune et l'existence de 4 enfants nés de leurs amours, dont Marie Armand Joseph.
Le mystère de la femme sans nom
C'est sa longueur inhabituelle qui a attiré mon attention sur cet acte dans les registres du 15e arrondissement de Paris en 1953. Rien d'autre. Il s'agit d'une retranscription d'un décès survenu à Athènes. Je ne connais pas cette personne. C'est uniquement parce qu'il s'agit d'une retranscription et d'une traduction que l'acte est plus long que les autres. Mais pourtant il comporte une singulière particularité qu'aucun autre acte ne présente : la personne décédée, une femme prénommée Marie, ne porte aucun patronyme propre.
Le consentement d'une mère
Le 5 mai 1731, il y a exactement 288 ans aujourd'hui, Louis Adrien du Perron de Castéra, écuyer originaire du Pas-de-Calais où il est né le 1er février 1704, épouse Marie Hyppolite Babue à Paris.
À l'occasion de cet évènement, bien qu'il soit majeur de 27 ans, sa mère rédige un consentement très touchant... (à lire en phonétique)
Un étrange certificat de non-parenté
Le 16 février 1756 à Savigny-en-Véron, en Indre-et-Loire, le curé se prépare à la célébration du mariage de Pierre Caré, veuf de Jeanne Mureau, avec Louise Mureau veuve de Pierre Mureau.
Et devant cette profusion de « Mureau », préférant éviter toute contestation ultérieure, il ajoute un inhabituel paragraphe à l'acte de mariage valant « certificat de non-parenté »...
Les origines de l'Origine du monde
Il a fallu attendre 152 ans pour connaître l'identité de la femme représentée par Gustave Courbet dans son tableau « L'Origine du monde » ! Ce tableau, peint en 1866, qui ne cesse de déranger la censure depuis un siècle et demi, restait pour l'état civil un nu inconnu.
Le curé, sa femme et ses enfants...
Depuis la chanson d'Annie Cordy, on sait que la bonne du curé voudrait bien mais ne peut point... La fille du curé, elle en revanche, voulait se marier et elle put le faire avec son père comme témoin !
Les erreurs des actes officiels
Quand on commence sa généalogie, on s'étonne parfois des imprécisions de certains actes.
Et puis, au cours des recherches, on s'habitue aux orthographes des patronymes qui varient au fil des actes, aux prénoms qui changent suivant les époques de la vie, aux âges qui sont évalués « à la louche »...
Mais parfois on se dit que certains cumulent.
Le consentement de mariage
Autrefois, lorsque des parents ne pouvaient pas assister au mariage d'un de leurs enfants, ils pouvaient se rendre chez le notaire pour établir une autorisation de mariage. Le futur époux ou la future épouse présentait cette pièce au curé ou au maire le jour de l'union afin de confirmer que ses parents consentaient à celle-ci.
Le père démasqué
Quand on se retrouve face à des actes de naissances d'enfants « naturels », c'est-à-dire nés de mère célibataire, ces actes où le père n'est pas mentionné, il ne faut jamais baisser les bras ! En approfondissant les recherches, en diversifiant les sources et bénéficiant d'un peu de chance, on peut trouver une piste qui nous permettra de renouer le fil avec la lignée paternelle...
Focus paléographie : le K barré
La plupart des abréviations utilisées par les scribes d'autrefois, qu'il s'agisse de contractions, d'apocopes, d'aphérèses ou même de notes tironiennes, sont relativement uniformes sur l'ensemble du territoire national.
Une seule échappe à cette universalité : le « K barré » qu'on trouve principalement en Bretagne. Comme son nom l'indique, ce signe abréviatif se forme sur la base de la lettre K dont la diagonale inférieure est barrée. Il remplace le préfixe « ker », très présent dans cette zone géographique.
Du bon usage du vocabulaire généalogique
Ancêtre, obiit, de fait et de droit, acte en brevet, répertoire civil, pupille de la Nation, cousin à la mode de Bretagne (ou de Bourgogne)... employons les mots et expressions du vocabulaire généalogique dans le sens qui est le leur !
Une approche généalogique originale des Archives nationales
Tous les généalogistes connaissent les archives départementales et les archives communales. Mais peu d'entre eux utilisent les richesses des Archives nationales.
Pourtant la plupart des documents qui y sont conservés sont uniques et concernent l'ensemble du territoire.
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Comment réussir toutes les généalogies sachant que chaque famille est unique ?
Quelles sont les bonnes questions à se poser pour mener à bien sa recherche généalogique ? Comment demander de l'aide de manière efficace ? Pourquoi est-il important de se fixer des objectifs ?
La généalogie ne se réalise pas suivant un processus universel, elle doit s'adapter à chaque cas particulier.
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Sur la piste du géniteur
Quand une femme célibataire donne naissance a un enfant et que l'état civil ne mentionne pas son père, toutes les pistes sont bonnes à explorer pour tenter de retrouver ce géniteur.
Et parfois, des sources révèlent des indiscrétions comme ici, le recensement qui montre que Louis Mathieu, 70 ans, vit avec Marie Soupizet, 26 ans, sa concubine, et le fils naturel de cette dernière.
Comment une déclaration de succession révèle des nouvelles pistes...
Chercher les déclarations de succession ou mutations par décès dans les mois qui suivent la mort d'un ancêtre doit devenir un réflexe pour les généalogistes. Non seulement ces documents détaillent les biens du défunt et l'état civil de ses héritiers, mais ils indiquent également plusieurs détails et renvoient parfois à de nouvelles sources inespérées !
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Des prénoms locaux
Les prénoms ont leur mode, chacun le sait, et donc beaucoup reviennent périodiquement. Il y a aussi les prénoms qui reflètent l'air temps comme ceux évoquant l'antiquité romaine lors de la Révolution, la mythologie au début du XIXe siècle ou l'exotisme moyen-oriental quelques décennies plus tard.
Mais il existe aussi une autre catégorie de prénoms sur laquelle je veux attirer votre attention : les prénoms locaux. Lorsque vous découvrez, au fil de vos recherches, un prénom atypique, voire inconnu, porté par un ancêtre, pensez à étudier la zone géographique où celui-ci est né pour savoir s'il existe une dévotion particulière à un saint local.
Ma fiche mémo sur les mentions marginales et plus encore !
En France, les mentions marginales apparaissent dans l'état civil dès le début du XIXe siècle avec le Code Napoléon et se précisent ensuite de manière très progressive. Elles sont aujourd'hui tellement utiles à nos recherches qu'on les regrette bien en remontant le temps jusqu'aux époques où aucune n'existait.
J'ai préparé pour vous un petit récapitulatif de la date d'apparition de chacune.
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Recherches à Paris : secret de Pro !
Aujourd'hui je veux partager avec vous un secret que personne ne vous révèle, que les professionnels de la généalogie gardent jalousement pour eux, que les livres n'évoquent jamais. Ce secret concerne les recherches à Paris mais il vous intéresse même si vous faites des recherches ailleurs...
Officiers de l'Ancien régime
Qui n'a pas dans ses ancêtres un Officier de l'Ancien régime ? Je ne parle pas des « officiers » militaires, bien sûr, mais de toutes ces charges, petites ou grandes, qui existaient autrefois à la cour et dans les régions. Les plus célèbres sont celles de lieutenant, d'huissier ou de notaire mais elles sont tellement nombreuses que vous en avez forcément croisé dans votre généalogie, même pour les familles d'origine modeste.
Alors, si vous partiez sur les traces de vos ancêtres qui ont été officiers ?
Ne jamais désespérer
Pour rassurer ou encourager ceux qui désespèrent de trouver de nouvelles informations sur leurs ancêtres, voici une petite aventure qui m'est arrivée ce week-end alors que j'entame ma 43e année de recherches généalogiques !
La fin du Bottin
Le 31 décembre 2019, l'annuaire téléphonique des Pages Blanches a tiré sa révérence... en effet, il n'est plus imprimé depuis 2020.
L'annuaire des Pages Jaunes, qui répertorie les coordonnées des professionnels, bénéficiera d'une année de répit avant de passer au tout numérique.
25/09/1915 - 25/09/2019
Pour ceux qui en doutaient encore, les généalogistes permettent de rétablir des vérités historiques...
Un exemple récent vient d'en faire la démonstration, à propos de la Première Guerre mondiale.
Dans tous les manuels d'histoire, le 22 août 1914 passe pour avoir été la journée la plus meurtrière pour l'armée française avec 27 000 hommes tués dans la bataille "des Frontières".
Grâce à l'opération "Un jour un Poilu" qui a mobilisé les généalogistes de 2014 à 2018 en les incitant à indexer précisément tous les Morts pour la France, nous pouvons enfin établir des statistiques exactes.
Ne négligez jamais la visite des cimetières
La visite des cimetières peut nous apprendre beaucoup plus de choses qu'on l'imagine à propos de nos ancêtres et cousins.
Ici, c'est le désespoir d'une mère, déjà veuve, qui nous laisse un témoignage des circonstances du décès de son fils.
Pourquoi certaines archives sont-elles vendues sur Internet ou ailleurs ?
C'est une histoire assez triste en fait. Une histoire qui arrive dans de nombreuses familles, souvent. Une histoire d'héritage, de transmission ou plutôt de « non transmission ». Je veux parler de ces archives privées qu'on retrouve dans les brocantes, les ventes aux enchères publiques ou sur les sites Internet spécialisés. Malheureusement, il faut se rendre à l'évidence : si ces documents sont là, aujourd'hui, c'est souvent parce qu'ils ne concernent plus personne...
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Retrouver le domicile d'ancêtres à Paris avant 1926
Alors que toute la France a été couverte par des recensements nominatifs dès 1831 (même si certains existaient antérieurement et d'autres n'ont pas été conservés), la capitale en a été dispensée jusqu'en 1926.
Impossible, donc, d'utiliser cet outil pour localiser des Parisiens avant cette date. Il existe néanmoins plusieurs moyens pour retrouver le domicile d'ancêtres dans les rues de Paris depuis la nuit des temps. Ou presque.
Voici quelques conseils et suggestions...
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La remise en cause, principe salvateur de la généalogie
Lorsque j'ai commencé mes recherches généalogiques, il y a 41 ans, je suis remonté rapidement jusqu'aux parents de ma grand-mère paternelle car celle-ci vivait avec nous et conservait dans un coffre les papiers qu'elle jugeait importants.
J'ai donc très tôt connu le visage de son père, mon arrière-grand-père, né exactement un siècle avant moi ; j'ai appris tous les détails de sa vie jusqu'à son inhumation, dans ce cimetière parisien où nous allions nous recueillir chaque année, pour la Toussaint.
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Se repérer dans le recensement parisien
Les archives de Paris ont mis en ligne les recensements de la capitale pour 1926, 1931 et 1936, c'est l'occasion de vous proposer une méthode pour accéder à ce que vous voudrez y chercher.
L'heure de relevée
L'heure de relevée, c'est tout simplement l'après-midi. Cette locution adjectivale « de relevée » a un peu vieilli et rappelle l'époque où on comptait les heures sur une échelle allant de 1 à 12 et non pas de 1 à 24 comme c'est généralement le cas aujourd'hui.
Le faux enfant trouvé - Nouvelles pièces au dossier
J'ai retrouvé deux nouvelles pièces qui viennent alimenter utilement le dossier de Jean François Marie Longueville, ce jeune homme de 23 ans qui se déclare enfant trouvé à son mariage en 1832 alors qu'il vivait avec ses parents seulement 3 ans auparavant et qu'il participe au règlement de leur succession en 1845...
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Le faux enfant trouvé
Le cas est suffisamment rare pour être signalé : un homme se déclare né de parents inconnus à son mariage alors que ceux-ci sont bien vivants, que son acte de naissance précise sa filiation et qu'il sera présent pour régler leur succession...
La mort du décrotteur inconnu
C'est à Rieussec, petit village de l'Hérault, que j'ai rencontré mon premier « décrotteur » dans les registres d'état civil. Lorsqu'il est mort en 1839, à l'âge de vingt ans, on ne connaissait même pas son nom. Il était enfant naturel, originaire de Bédarieux. Il s'est endormi pour toujours dans le grenier à foin de François Fraisse, qui était aubergiste au hameau de Sainte-Colombe.
"Je m'appelle Circoncision"
Ce 1er janvier 1768, Michel Le Prince et Françoise Moreau baptisent leur fille à Meurcé (72). Même si la marraine s'appelle Anne Lierre, ce n'est pas elle qui donne son prénom à l'enfant. On préfère "Circoncision" en rapport à la célébration catholique du jour du baptême...